La Tombe de mon Père est dans le Ciel
Le récit
En 1940, une jeune femme juive d’origine allemande doit quitter sa vie heureuse et aisée à Colmar (Alsace) pour affronter les routes de l’exode. Partie pour cinq semaines, elle verra son exil se muer en cinq années ! Rejointe par son mari démobilisé, elle le sera aussi par ses parents ayant fui l’Allemagne après la Nuit de Cristal, dont son père relâché de Buchenwald. Ils vivront la guerre en Aveyron, avec une période où ils devront se cacher pour échapper aux SS. En dépit de la peur, de la faim, de l’angoisse, des internements ou des rafles, cette famille juive verra aussi beaucoup de mains généreuses se tendre sur sa route, dont certaines lui sauveront la vie. Il y en aura hélas d’autres plus cruelles, comme le curé lorrain qui dénoncera l’époux alors envoyé en résidence surveillée ; la Milice qui raflera la mère pour une déportation bienheureusement arrêtée au Camp de Rivesaltes ; et le gendarme qui viendra chercher le père pour le camp de Gurs, d’où il sera déporté vers Drancy puis Majdanek (Pologne), où il mourra gazé.Composé de détails émouvants et d’événements petits et grands croisant cette histoire avec l’Histoire, ce témoignage a été recueilli auprès de Mme Isabelle Kahn, Colmar, 98 ans.
Récit à la première personne/notes historiques/petite iconographie/30 pages.
Ce récit est une histoire, telle qu'elle m'a été racontée par Isabelle Kahn que j'ai contactée il y a quelques années quand j'ai appris que ma famille avait aidé/caché la sienne (ses parents, son époux et elle-même), ainsi qu'une autre famille de trois personnes durant la Seconde Guerre mondiale.
Adorable vieille dame, et beaucoup d'émotion de part et d'autre lors de cette rencontre à Colmar, que nous avons renouvelée lorsqu'il a été question de faire publier son récit et de l'illustrer.
Peu avant sa mort, Isabelle Kahn a exprimé son désir de faire reconnaître mon grand-oncle et ma grand-tante, Raoul et Carmen Borie, Justes parmi les nations pour avoir sauvé la vie de 7 personnes à cette époque, ce au risque de leur propre vie.
Après enquête, Yad Vashem a avalisé sa demande, hélas après son décès (délai d'attente de 2 ans), et un monument de la résistance reprenant le nom de 40 Justes aveyronnais, dont les leurs, sera inauguré à Ste Radegonde par Yad Vashem le 19 juin 2012.